Le lampadaire brisé

Cirick attendait dans le noir sous le seul banc non éclairé du parc. Le lampadaire avait été vandalisé par une gagne de jeunes qui avaient lancés des pierres sur la lumière.

Tout cela ne dérangeait pas l'assassin qui se basait plutôt sur sa vision infra-rouge en cette nuit sans lune. Il attendait un client, Marc Poirier. Il était un homme d'affaire de la région multi-millionnaire qui était en vogue de perdre près de la moitié de ses profils à cause d'une industrie concurente. L'adolescent savait bien qu'il passait souvent par ici. Il l'avait espionné de nombreuses fois. Ce soir, il allait lui proposer un contract...

Les Darkhorn ne donnaient jamais de rendez-vous fixes. Ils trouvaient les personnes capables de payer leurs services et vérifiaient le nombre de leurs ennemis. Parfois, il allaient discrètement aggraver la situation du futur client par l'entremise non-voulue de la futur victime. Lorsque l'on était riche et que l'on souhaitait se débarasser de quelqu'un, on trouvait souvent un Darkhorn pour nous proposer ses contracts...

Il était près de 2h00 a.m. quand marc Poirier passa dans le sentier que trop peu éclaisré du parc. Le bruit de ses pas résonnaient sur la gravelle. Cirick sortit un petit fusil caché dans sa botte et se posta sans bruit derrière l'homme. Il lui applica l'arme sur la nuque.

- On va s'assoir, Marc. Tranquillement, sans gestes brusques, on va s'installer sur le banc.

Tétanisé, l'homme se laissa diriger vers le banc. Il tramblait comme une feuille. Lorsque Marc fut assis, Cirick s'installa à demi-évaché à l'autre extrémité en pointant toujours son arme sur son client. Celui-ci pleurait presque. Il réussit seulement à articuler péniblement:

- Mais... que, qui êtes vous?...
- Un Darkhorn.

Marc Poirier en perdit ses couleur. Normallement, Cirick ne l'aurait pas vu en cette noirceur mais sa vision infra-rouge lui permettait de voir le déplacement de chaleur dans le corps de son client. Son nom de famille donnait souvent ce genre de comportement chez les gens. Marc avait donc déjà eu à faire avec le monde du crime.

- Je suis ici pour vous proposer un contract.
- Un... un contract?
- Vous avez un compétiteur assez tenace qui risque de vous faire perdre une grosse partie de vos profils. Je viens vous proposer un contract pour l'éliminer.

L'homme d'affaire dendina légèrement sur place. Le Darkhorn le tuerait-il s'il refusait son contract? D'un autre côté... l'offre était plus que tentante...

- Qu... quel genre de contract?
- Les tarifs débutent à 5 millions de dollars pour une mort rapide et efficace. Pour 7 millions et demi, votre compétiteur meurt avec tous ses succésseurs. Et pour 10 millions de dollars, je le tue sous la torture. Dans les trois cas, je ramasse aussi quelques membres de sa famille.

Cirick ne bougeait pas et gardait le plus grand des sérieux. Son imperméable noir cachait son visage à Marc Poirier qui de toute façon ne devait pratiquement rien voir dans la noirceur de cette partie du parc. Darkhorn attendait patienment que l'homme devant lui fasse son choix.

- Vous... vous auriez pu aussi le... le demander à mon con...compétiteur...
- Il n'aurait pas pu se payer mes services.

Marc se passa une main sur le front. De sa vision infra-rouge, Cirick voyait bien qu'il suait à grosses gouttes.

- Je... je vais prendre le deuxième choix. À 7 millions et demi. Je... ne veux pas que ses succésseurs prennent la relève après lui.

Cirick haucha sèchement la tête.

- À partir de demain, gardez sur vous une malette contenant l'argent que vous me devez. Je viendrai la chercher d'ici une semaine.
- Quand... la prendrez-vous?
- Cette semaine. Tenez vous prêt à toute heure de la journée.

L'adolescent se leva et disparut silencieusement dans l'ombre. Marc Poirier ne put entendre que ceci:

- Je saurai vous retrouver.

Puis plus rien. Après de longue minutes d'attente, ne voyant pas le Darkhorn revenir, l'homme d'affaire se leva et partit.

» Le lampadaire de transfert